La fête des chandelles.

"Vous savez ce que c’est les enfants, c’est une… Une ?
- Une chandelle !
- Exactement Malir, et sais-tu ce pourquoi j’ai amené une chandelle aujourd’hui ?
- Pour la fête !
- Et oui les enfants, ce soir c’est la fête des chandelles."

La fête des chandelles, comme on l’apprend en classe lorsqu’on va aux cours dispensés par l’Eglise ou lorsqu’on habite Muni’Mura tout simplement est une fête religieuse. Elle célèbre la fin de l’épidémie qui survenue en l’an premier de la Sainteté, le premier jour de l’année correspondant à l’arrivée des textes sacrés dans l’empire. Elle est plus ou moins répandue selon les régions, mais dans Muni’Mura tout le monde la célèbre à part quelques marginaux. Elle symbolise les six jours de fêtes qui suivirent la guérison du dernier souffrant.

Cette fête est une aubaine pour les artistes puisque l’activité principale est le chant. Les chansons qu’on entend à tous les coins de rue sont pour la plupart des comptines populaires, qui tirent leurs origines de la religion. Mais il arrive qu’avec l’alcool des chansons plus vicieuses prennent le pas. Certains artistes en profitent pour laisser leur art apparaître au grand jour en apprenant aux habitants des chansons de leur création.

Le centre de la fête est aussi le centre de la ville, c’est sur la place que se retrouvent la plupart des gens, chaque famille apportant sa chandelle et des vivres pour festoyer durant la nuit. On compte en général quelques morts durant la nuit, soit des effets de l’alcool, soit des échauffourées issues de querelles personnelles ou organisées par des malfrats qui veulent profiter de la fête pour s’enrichir.

Le soleil est en train de se coucher, projetant de longues ombres sur la place du village qui s’éveille sous une lueur orange. Puis enfin le soir viens avec son lot de chandelles et de villageois.

Aisashaell se promenait parmi la foule immense qui s'était rassemblée comme tous les ans. Elle souhaitait trouver un marchand de cuir, puisqu'à la foire elle n'en voyait jamais. Doucement elle se promenait en évitant les corps des étrangers avec souplesse, se dérobant aux épaules ou aux chopes remplies, ou même vidées d'ailleurs.
Les esprits remplis d'alcool riaient et dansaient tandis que les nobles ne prêtait guère a tout cela en buvant des alcools raffinés et chers. Elle, elle ne buvait pas, elle n'avait pas assez d'argent pour se payer a boire de toute façon. Et elle était là pour son cuir. Fabriquer ou même trouver des bolas serait profitable, surtout lors de la fête des chandelles, c'était un peu un hymne au feu ces jours.
D'ailleurs en plus de faire attention aux choppes et aux hommes ivres par terre, elle devait faire surtout attention à toutes ses chandelles que portaient les gens. Elle elle n'en avait pas acheté ni pris de chez elle, ses parents avaient bien d'autre soucis.
Elle se sentit aspiré dans la foule par le bras et su quelques secondes après, que ce fut un jeune homme qui l'avait tiré dans la foule. Elle esquissa quelques pas de danse en sa compagnie mais le laissa bien vite. Avec un sourire toujours plus insistant elle se baladait à prés des étals de marchands pour trouver son bonheur.
De nombreux marchands l'asseyaient de toutes parts "Hey ma jolie t'veux pas une bougie ?" " non laissez cet escroc mademoiselle voyez plutôt mes bijoux". Et cela n'en finissait pas...
Elle vit d'un coup un poing qui se ruait dans sa direction et eu juste le temps de s'écarter avant qu'il ne s'écrase sur sa cible initiale. Une clameur s'éleva de l'endroit où elle se trouvait puis tout le monde se mit à cogner, elle préféra s'éloigner bien vite des fauteurs de trouble. Après tout elle ne voulait pas tomber sur la milice et être amené devant un membre du clergé pour se faire châtier.

Ses yeux tombèrent sur un étal qui comportai du cuir, elle s'en approcha timidement en sentant les relents de peaux tannées et séchées mais robustes. Elle attendit un premier signe du marchand, par politesse toujours...

Une femme à l'opulente poitrine et au visage ingrat s’avança tranquillement vers la belle rouquine. Elle lui tapota l’épaule et l’approcha contre elle puis lui murmura dans un soupir chargé d’alcool de prune :

"Salut bachelette, tu veux voir de mes cuirs. J’en ai de très beau. Mais bha… Je sais bien que ce ne sont pas cela que tu viens voir, tu n’as pas les moyens pas vrai ? Alors je vais te dire, j’ai de la seconde main, tu pas bien propre et du pas cher. Je te rassure ça couvre bien et même si ce n’est pas épais ça tient bien mieux que beaucoup de tissu. Regarde c’est-y-pas-beau-ça-dis-moi !"

Elle la poussa un peu en avant vers un cageot de bois et lui sortit tout un pan de cuir.

"Allez petite, je suis de bonne humeur, c’est la fête. La vie ne t’a pas donné un riche pour père, pas mon problème, je ferai quand même ton bonheur !"

Forçant Aisashaell a prendre le cuir en main pour en tâter la qualité médiocre elle ajouta :

"Ca n’a rien d’un travail de maître, tu le sais comme moi, mais ça tiendra bien, n’est-ce pas ? Allez, je te fais la caisse à 20 pièces de cuivre ! Tu la prends ?"

[60 Mesures de cuir de mauvaise qualité pour 20 Pc]

Impossible d’éviter cette foule, chaque année et ceux depuis qu’elle soit nés, c’était toujours là même chose. A la tombé de la nuit une foule monstre armé de chandelles, elle avait toujours peur qu’une personne l’échappe et mette le feu à sa maison. Elle n’aurait plus d’endroit où vivre et ne pourrait jamais survivre si elle se retrouvait dehors à devoir s’occuper d’elle et de sa grand-mère. Les temps sont dures en se moment et il lui est dure de trouver de quoi se nourrir.

Elle n’aimait pas cette fête, elle savait ce qu’elle représentait la fin de l’épidémie et elle savait que beaucoup des siens étaient morts durant cette période mais elle n’avait fait que renforcer le pouvoir qu’exercer l’Eglise sur la population. Ainsi ‘’l’Essaim’’ fût créé, elle le détestait du plus profond d’elle-même mais elle savait que si elle faisait le moindre faux pas elle serait condamné. Il était impossible pour elle de pouvoir un jour imaginer que ‘’l’Essaim’’ avait réellement un rapport avec les différents qu’elle priait, elle savait qu’ils existaient mais comment se faisait-il qu’aucun d’eux ne réagissent à cette mascarade. Elle savait déjà le chemin qu’elle allait suivre même si il était très dangereux, depuis qu’elle était enfant elle le savait, depuis un certain incident. Mais l’heure n’est pas à la réflexion sur ceci.

La fête était là et elle ne savait toujours ce qu’elle voulait faire, allait-elle sortir et chercher des offres qui ne se font qu’en cette période ou bien allait-elle restait chez elle et se couchait tôt…

> Muni'Mura

La jeune femme sursauta à l'arrivée plutôt colossale de la femme aux attributs très voyants. Elle jaugea son visage puis sentit l'odeur caractéristique qui flottait dans l'air de toute fête... Mais cela elle n'avait pas à le juger. Elle lui fit une proposition, quel marchand se rebuterait à vendre ? Avant même d'être intéressée, Aisashaell se retrouva devant l'étal, maigrelette comme elle l'étais il n'y avait aucunement besoin d'un quelconque force pour réussir à la pousser, et ce, sur de longues distances.

Elle regarda le cuir qui s'étalait devant ses yeux. Il y avait de belles pièces mais la vieille femme avait raison, elle ne pouvait se permettre d'acheter les plus beaux cuirs. De toute manière, tant qu'il soit résistant, beaux ou non, elle s'en fichait. Il fallait qu'ils soient solides et qu'ils résistent à l'outrage du feu.

La marchande lui mit du cuir dans la main et en annonça le prix. La jeune femme fut étonnée, avait elle tant bu pour lui faire un prix comme celui ci ? Elle prix le cuir et lui fit décrire un tour autour de ses mains et les écarta soudainement pour tester un semblant de solidité. Oui, elle n'avait pas une grande force, et peut être qu'un homme aurait pu les briser facilement mais pour ce qu'elle allait en faire c'était suffisant.
Elle prit sa maigre bourse à sa ceinture et la regarda. Après tout... aurait elle assez d'argent après ? Rha et puis, elle n'avait qu'a aller travailler plus souvent chez le vieillard qui lui enseignait son travail.
Elle regarda la marchande avec un air plus "frais" qu'elle de ses grands yeux gris.

- Je vous achète ça alors.

Elle étala les pièces sur sa main, le compte exacte, et mis tendis l'argent à la femme avec un sourire.

[Inventaire : -20 Pc +60 Mesures de cuir]

La commerçante compta rapidement les pièces, en saisit une entre ses doigts puis hocha la tête. Après un large sourire et une tape sur l'épaule elle laissa Aisashaelle en paix et s'écarta.

Krall avait bu… Un peu… Largement… Pas mal… Hum… Juste une chope… D’eau de vie. Et il se sentait bien, si bien qu’il n’avait même pas vomi et ce malgré sa tendance à faire des tours sur lui-même sans une taverne. Il était finalement sorti comme les autres, portant une chandelle qui aurait bien put être ravivée par les vapeurs d’alcool qu’il exhalait. Il était loin d’être un soulard, il n’avait pas l’habitude de tenir l’alcool, mais la fête et la bonne nouvelle annoncée par le garde Georo faisait de lui un homme qui avait besoin de prendre du bon temps. Il avança donc au milieu de la foule dans les rues de la capitale de la sainteté et se dirigea vers la place du marché située juste devant l’Eglise. Un endroit parfait pour chanter, danser et faire toutes ses choses qu’il faisait habituellement sans grande conviction avec sa famille. S’était la première fois que l’alcool le rendait aussi fêtard et à vrai dire c’était la première fois qu’il sentait faire parti de quelques choses. Ses vieilles angoisses étaient loin, balayées par l’espoir et l’éthanol. Il dépassa bientôt le groupe qu’il avait accompagné et se retrouva seul au milieu de la place. Il regarda les commerçants, pas envie de ça… Loin de là même ! Non, l’argent ce n’était pas pour ce soir ! Ha ça non, ha ça non ! Il portait toujours sa chandelle à la main en souriant bêtement lorsqu’il vit un groupe de jeunes filles. Il s’avança alors vers elle avec bonne humeur et dansa le plus adroitement possible… Autant dire que ce n’était pas une mince affaire vu le peu de talent qu’il avait pour bouger en rythme avec la musique et toute l’eau de vie qu’il avait bue ! Quoi qu’il en soit sa cavalière sembla bien assez joyeuse elle-même pour ne pas se rendre compte de sa fâcheuse tendance à accélérait le pas lorsqu’il fallait décélérer. Par un heureux hasard, il ne perdit pas l’équilibre. Soudain la cavalière changea alors qu’une suite de note plus aiguë sortait des flutes. On entama alors une chanson, qu’il connaissait et qu’il chanta sans aucun problème, presque dans le ton en plus !

"Jeunes de notre belle ville, chantez en cœur cette chanson !
Que nous faisons aux Dieux pour qu’ils nous apportent leur bénédiction !

Bolion écoute moi ! Je veux avoir la bourse rempli pour m’acheter mon alcool !
Vorant écoute moi ! Donne-moi la sagesse de boire bien accompagné !
Muria écoute moi ! Je veux que la boisson soit bonne et que la fête soit folle !
Jaïna écoute moi ! Fais moi découvrir la personne qui saura me régalé !
Krall écoute moi ! Permets moi de résisté au poison du brasseur !
Caleb écoute moi ! Et viens te réjouir pour une fois avec nous tous !
Lullan écoute moi ! Viens mais garde de notre vin jusqu’aux dernières heures !
Jion reste chez toi ! Il n’y a ici que bonne entente, de la bière et de la mousse !

Alors dansons, dansons, dansons et fêtons la guérison !
Alors chantons, chantons, chantons et vivons la déraison !

Parce que cette nuit nous vivons avec les Dieux,
Qui vinrent autrefois en aide à nos Aïeux !

Sans eux nous n’aurions su survivre !
Et grâce à eux aujourd’hui nous pouvons être ivres !

Alors dansons, dansons, chantons, chantons et vive l’Empereur !
Alors chantons, chantons, dansons, dansons et vivre sa Grandeur !

Et pas de batailles, pas de batailles, au nom du Kannak !
Et sache que si tu me botte le croupion je reviendrai à l’attaque !

Parce que ce soir c’est la fête de chacun !
Et qu’on ne doit pas gâcher ce bon moment.
Et si tu sens que pas même ce soir tu ne seras content !
Alors laisse nous tranquille et paye toi une putain !

Et on reprend la chanson !

Bolion écoute moi ! Je veux avoir la bourse rempli pour m’acheter mon alcool !
Vorant écoute moi ! Donne-moi la sagesse de boire bien accompagné !
Muria écoute moi ! Je veux que la boisson soit bonne et que la fête soit folle !
Jaïna écoute moi ! Fais moi découvrir la personne qui saura me régalé !
Krall écoute moi ! Permets moi de résisté au poison du brasseur !
Caleb écoute moi ! Et viens te réjouir pour une fois avec nous tous !
Lullan écoute moi ! Viens mais garde de notre vin jusqu’aux dernières heures !
Jion reste chez toi ! Il n’y a ici que bonne entente, de la bière et de la mousse !"

On entendit soudain un son de corne. Quelques personnes levèrent les yeux de leur occupation, inquiétés par ce bruit qui leur semblait familier. Mais la plupart des habitants de la ville étaient trop intéressés par la fête ou trop enivrés pour même prendre conscience de l’appel. Après quelques minutes on souffla de nouveau dans l’instrument qui émit une sonorité plus marquée et surtout… Plus proche. Alors dans l’hébétude générale, les gardes en poste sortirent leurs armes, se positionnant à tous les accès de la place du marché… Puis se fut l’anarchie.

Citation :

Aisashaell.

Alors que la jeune fille était en train de rentrer chez elle, elle crut entendre le bruit d’une corne. Se retournant, l’air perplexe, elle ne vit pas grand-chose. Lorsque le second coup de corne retentit, elle était trop loin pour l’entendre, et était bientôt arrivée chez elle. Elle n’entendra sans doute parler des évènements qui suivront que le lendemain matin.

Citation :

Cel’Hest.

Cel’Hest n’eût pas le loisir d’entendre l’alerte, quoi qu’il en soit elle n’eût aucun mal à remarquer l’agitation en contrebas. En effet, alors que la rue était presque vide, les gens se dirigeant vers le centre de la ville, elle put voir passer trois hommes devant sa fenêtre, il semblait que deux d’entre eux soient en train de poursuivre le troisième.

Citation :

Krall.

La chanson venait à peine de se terminait lorsque le premier coup de corne fut donner. Puis le second. C’est là que Krall prit vraiment conscience de ce qu’il passait, remarquant les gardes qui se dirigeaient vers les entrées de la place. Il y eût un instant de répit, lourd de silence, puis un grondement semblable à celui de la foudre se fit entendre.

Citation :

Elya.

Etourdie par l’alcool, la jeune fille déambula dans les rues et fut pressée par la foule lorsqu’une corne sonna. Elle arriva alors dans la place du marché juste avant que la garde ne vienne en surveiller les accès. Malgré les bienfaits de l’alcool elle sentit une tension palpable grandir. Alors elle vit un flash éblouissant au bout de la rue qu’elle venait d’emprunter, puis le sol trembla et elle le vit…

La panique éclata alors qu’une femme se mettait à hurler en prenant la direction du centre de la place :

"La mort est là ! La mort est là ! Fuyez la mort est là !"

La plupart des gens, crédules et enivrées se mirent à fuir dans tous les sens. Mais bientôt un homme qui sans aucun doute était sobre lui saisit le bras et la regarda dans les yeux :

"Que dis-tu là femme ? Il n’y a pas de mort ici !
- Regarde à l’Est pauvre fou, regarde donc et laisse moi fuir pour sauver ma vie !"

L’homme se tourna dans la direction indiquée et lâcha immédiatement la femme qui prit ses jambes à son cou, passant à côté de Krall qui venait d’assister à la scène.

Elya, elle, n’eût pas besoin des indications de qui que ce soit. Elle se trouvait à l’entrée Est, arrivant des quartiers modestes, lorsque ça arriva. Elle avait tout d’abord vu une lumière au bout de la rue, puis soudain elle l’avait aperçut. Fait de griffes et de crocs, un fauve au corps recouvert d’insectes lumineux venait de se jeter contre les gardes qui encombraient le passage. Dans le sang et les cris de terreurs, le tremblement des pas du monstre de plusieurs quintaux cessa à l’instant où son bond s’acheva sur la mort de plusieurs hommes en armes. Une seule chose paraissait certaine, un tel monstre ne saurait être arrêté par quelques épées. Il en faudrait même plus d’une dizaine pour en venir à bout ! La jeune fille put voir les hexapodes fluorescent se propageaient dans toutes les directions, cessant de recouvrir la peau du fauve pour éclairer la scène.

"Allez chercher les moines ! C’est de la magie j’en suis certain ! De plus nous aurons besoin de soins si nous ne mourrons pas tous !"

L’homme de la garde venait d’hurler ces quelques informations aux personnes alentours, espérant qu’elles sauraient aller jusqu’à l’Eglise, jouxtant la place du marché, alors que lui retournait à l’entrée de ladite place pour faire face au monstre qui saignait à peine alors que trois lances lui perforaient déjà le thorax.