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 Petit Matin

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Aisashaell Leiin
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Aisashaell Leiin


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MessageSujet: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitimeDim 24 Mai - 19:46

A l'aube d'un jour qui s'annonçait plutôt chaud, la jeune somte avait décidé de prendre l'air. Elle quitta ses draps chaud alors que le soleil ne se montrait pas encore. Doucement en passant par la cuisine elle prit un morceau de pain histoire de ne pas avoir l'estomac creux dans quelques heures. Sur la pointe des pieds elle quitta la demeure où ses parents dormaient encore. Une fois dans la rue elle respira longuement. L'activité dans la rue était minime mais dans quelques heures serait à son maximum et les allées de la ville ressembleront à celle d'une fourmilière.
Mais pour l'instant la jeune femme se régalait du silence et de la fraicheur matinale, l'aube commençait à faire rosir le ciel mais le soleil n'était pas encore là. Bientôt la nature se réveillerai pour son plus grand plaisir.
La somte regarda la route. Ici elle n'était pavée comme celle de la place du marché ou encore celle des beaux quartiers. Là tout le monde salissait ses chaussures ou ses pieds de la petit poussière de terre battue. Mais elle ne se plaignait pas de cela car celles des quartiers pauvres n'étaient que boue si tant est qu'il y ai des routes...
Aisashaell arpenta donc la route poussiéreuse au grès de ses envies. Les modestes maisons s'affichaient comme des sourires, oui des sourires, c'est comme ça qu'elle voyait les maisons de gens modestes, tandis que celles des pauvres étaient blêmes et celles des riches arrogantes. La grand église changeait de tout cela, elle, elle était paisible... A la fin donc d'une rangée de sourires, un petite plaine s'étendait, un espace de verdure où rien n'avait encore été construit. Les rares fleures, surtout mauvaises herbes, étaient encore timides et fermée en attendant que le soleil les libères de la rosée qui couvrait les délicates feuilles.

Elle posa un pied dans l'herbe fraiche, puis un deuxième. Le terrain inégale lui faisait perdre l'équilibre et quelque fois tout son corps vacillait de ci de là pour le retrouver. Tout ceci la faisait sourire, en attendant le lever du soleil.
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Krall Veinefer

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MessageSujet: Re: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitimeLun 25 Mai - 11:23

Réveillé en pleine nuit, le jeune homme n’avait sut se rendormir. Il y avait quelque chose qui l’empêchait de trouver le sommeil convenablement, cette chose c’était l’angoisse. Il s’était surpris plus d’une fois ce mois-ci à vomir sans pour autant être malade outre ce fait. Comme si son corps était conscient de la détresse dans laquelle il était plongé. Il voulait trouver un emploi, mais toutes les portes se fermaient à lui, aucun marchand n’avait encore accepté de le prendre comme apprenti. Sans doute du fait qu’il était trop maigre, pas assez fort. Il s’était donc levé ce matin là avec pour seule mission de changer la donne. Sorti de chez lui, il était allé se reclure dans un endroit peu fréquenté, un peu en retrait des habitations. Une petite plaine située près d’un verger, un endroit qu’on pouvait facilement trouver mais où peu de gens avait vraiment intérêt à aller. En fait il avait connu l’endroit par hasard et avait découvert que les gens y venaient souvent pour faire des choses qu’on les soupçonne peu capable de faire. Comme par exemple s’ébattre avec la fille du voisin ou bien encore jouer d’un instrument qu’on n’est pas sensé posséder. Le jeune homme quant à lui était là pour une seule et unique chose, trouvait les muscles qui lui manquaient, et pour les chercher il comptait bien s’entraîner. C’était donc avec enthousiasme qu’il s’attaquait à la dure tâche de prendre du bon poids, et pour cela il allait s’aider d’un bâton. Se plaçant face à un pommier situé là, le jeune homme teint l’objet par son bout comme s’il s’était agit d’une épée. Alors, avec un maximum de brutalité, il abattit l’arme sur le tronc de l’arbre qui lui faisait face. Le choc se ressentit légèrement dans ses poignets mais puisqu’il tenait le bâton à deux mains ce ne fut pas bien douloureux. Ce qui le fut plus par contre, se fut le frottement rugueux du bois contre ses doigts et la paume de ses mains, ça par contre ça le fit grimacer. Froncement de sourcils, la douleur n’était pas la bienvenue. Il la connaissait cependant depuis assez longtemps sans pour autant jamais avoir été franchement casse-cou. Mais quand on livre des pièces de métal à longueur de journées on a l’habitude des entailles et des ecchymoses, sans parler de celles qu’ils recueillaient lorsque son père lui donner la leçon à coup de taloches et de ceinturon ! Il n’était pas bien gâté par la vie, il fallait bien l’avouer. Doué pour rien, inutile à sa famille, faible, pas bien beau et franchement pas un génie. S’en était presque pitoyable, ne lui restait alors plus qu’une chose pour pouvoir s’en sortir. L’aide des Dieux ! Et de fait, chaque jour de ce mois-ci il était allé à l’église pour prier, et il priait avec ferveur le bougre ! Et pour son homonyme, et pour Bolion, leur demandant de l’aide dans l’espoir qu’il puisse enfin ce sortir de cette misère dans laquelle il était. Non pas qu’il fut particulièrement pauvre, le véritable malheur du jeune homme c’était de n’être entouré par personne qui ne lui fasse vraiment confiance. Son père et sa mère le lui disaient sans cesse, il n’était capable de rien, on ne pouvait rien lui confier sans craindre que ça ne dégénère. Et pourtant il ne se souvenait pas d’un seul instant où on lui avait vraiment laisser la chance de s’occuper de quelque chose d’important. Tant et si bien qu’à l’heure actuelle il n’avait jamais rien accompli qui ne vaille d’être citer. Jamais il n’avait été le héros d’une histoire. Jamais il ne s’était vu féliciter convenablement par sa famille et ses amis. A vrai dire il n’avait même pas vraiment d’amis, des connaissances tout au plus avec qui il discutait parfois mais personne qui n’ait vraiment confiance en lui et personne en qui il ne puisse lui-même avoir véritablement confiance.

Il serra les dents, oubliant la douleur. Et bien soit ! Il aurait mal et bien qu’il en soit ainsi, s’il fallait souffrir pour être fort, alors il souffrirait et sans se plaindre ! De toute manière ça ne devait pas être grand-chose que la morsure du bois dans l’obscurité d’un matin où le soleil n’est pas encore présent ! Observant avec intérêt ses mains alors qu’il avait déjà lancer plusieurs dizaines de coup sur cet arbre, il constata que sa peau s’était légèrement cloquée et qu’il avait de multiples égratignures. Et bien il lavera ça avec un peu d’eau un peu plus tard, en attendant il allait poursuivre. Chaque coup lui semblait une petite victoire, un pas de plus vers la gloire qu’il chérissait tant, qu’il appelait de ses vœux, qu’il désirait plus que tout en cet instant et en tant d’autres ! C’était devenu pour lui nécessaire que de vouloir vivre comme un grand combattant, aussi fort que preux ! Il était rongé par l’ambition, mais pas une ambition mauvaise qui se fait aux dépends des autres, non, une bonne volonté, celle de devenir un homme plus fort, plus puissant, plus à même de combattre et de progresser au sein de sa profession d’arme. Sa profession d’arme… Il n’en avait aucune pour le moment et ça le désespéré ! Apprendre à frapper plus fort, mieux et pourquoi pas plus vite ? Il s’élança dans un enchaînement de coups de plus en plus puissant, lançant toute sa rage dans ses bras, son acharnement se propageant jusqu’au sommet du bâton qui frappait toujours plus rudement l’écorce. Ces doigts se décomposaient au fur et à mesure de l’exercice tant et si bien qu’un léger filet de sang s’échappa bientôt de ses paumes pour couler sur le bâton. Mais la colère de ne pas arriver à ses fins était trop grande pour qu’il ne s’en rende compte, l’adrénaline propagée dans tout son corps était comme le don de Krall qui lui offrait la force de se défouler sans encore en ressentir le contrecoup. Sa respiration le quittait petit à petit, il s’essoufflait tant il frappait avec acharnement et sans le moindre battement. Il ne s’arrêta pas, quand bien même il était en train de haleter. Toujours plus, encore plus ! Il fallait qu’il dépasse les espérances de tout un chacun, même les siennes, même celles qu’on ne lui prêtait pas encore. Même pour tous ceux qui ne le connaissaient pas encore, il voulait combattre ! Pas pour les défendre. Pas pour faire le mal. Pas pour honorer l’empire. Juste pour sortir de cette vie qui le répugnait tant ! Sa rage devint une haine obscure dont le venin se répandit depuis son arme jusqu’à ses membres avant d’atteindre son cœur et son esprit. Il serra les dents et envoya un nouveau coup qui brisa le bâton en deux. Il lâcha alors l’objet, et ferma les poings, tous muscles bandaient. Il ne trouva plus alors qu’une chose à faire, hurler. Hurler contre lui-même ! Hurler contre cet outil si fragile ! Hurler contre sa famille ! Hurler contre son père ! Hurler contre toute sa famille ! Hurler contre le monde entier ! Il en avait assez que tout le monde lui fasse des reproches, qu’on se moque de lui, qu’on le traite comme un moins que rien ! Marre de tous ces imbéciles qui ne voulaient pas le soutenir dans son projet et qui ne cessaient de rire de lui ! C’en était trop, vraiment trop… Plus de ça, plus de cette hypocrisie selon laquelle il devait tout faire pour aider ses parents. Assez ! S’il n’arrivait pas à ses fins c’est parce que personne ne l’y aidait, parce qu’il n’était pas assez bon et parce que personne ne voulait bien prêter attention à lui ! Il était une ombre, rien de plus, même les cadavres inspirés plus les gens que lui ! Ce monde n’était pas un monde pour celui qu’il était, alors il changerait et un jour peut-être changerait-il le monde !

La rage avait amené la haine, la haine amenait la rage. Un cercle vicieux se referma autour du jeune homme, lui enserrant la poitrine, son cœur comme prisonnier de ronces dont les épines lui arrachaient ce hurlement terrible. Sa vue se brouilla dans un mélange de folie et de négation. Il niait ce monde, il n’en voulait plus ! Il fallait qu’il soit plus fort, ce besoin devint comme une démence pour lui, il observa l’écorce abimée de l’arbre, puis ses mains. Oui, il devait devenir plus fort, il s’approcha alors du tronc et commença à frapper. Un coup de poing après l’autre, il entamait la chose lentement mais avec puissance, et la douleur était chaque fois plus fulgurante. Haletant autant du fait de la fatigue que de l’excitation, il balançait toujours plus fort ses mains contre l’arbre, il avait mal, de plus en plus mal et à chaque fois ça lui semblait plus terrible. Les dents serrées il encaissait le choc et poursuivait son entraînement autodestructeur. Puis ça devint trop dur et sa rage se brisa. Alors que la ronce disparaissait soudain, son cœur se mit à saigner et il tomba à genou, pleurant comme un enfant en tenant ses mains tout contre sa poitrine comme pour les protéger de la douleur mais sans arriver à la faire disparaître. Il pleurait parce qu’il n’était pas assez fort. Il pleurait parce qu’il souffrait. Il souffrait aussi bien physiquement que mentalement. Un sanglot lui arracha un gémissement et il serra les dents pour être silencieux. Il devrait aller à l’église pour se soigner, on lui demanderait comment il avait fait ça, on le jugerait. Ses parents seraient vite au courant et son père lui dirait que c’était un déshonneur que de se blesser en frappant. Puis il entendit un bruit un peu plus loin, des pas qui approchaient. L’angoisse le prit à la gorge et lui noua les entrailles. Il se pencha en avant pour vomir sans se tâcher. Mais ce ne fut qu’un peu de bile qu’il relâcha avant de s’étouffer dans l’amertume du liquide. Il toussa et cracha. Il n’avait rien mangé ce matin. Plus pitoyable que jamais, il continuait à sangloter alors que le soleil venait d’apparaître pour venir scintiller sur ses larmes. A genou, le pauvre adolescent resté recroquevillé sur lui-même, victime d’un monde.

Dans la clarté du matin, ses cheveux retombaient légèrement sur son visage, comme pour le masquer à la réalité. Sa chevelure sombre tentant de faire barrière au regard qu’on aurait put porter sur lui en cet instant. Mais à travers ses mèches on pouvait voir les cieux orange faire luire d’un vert magnifique ses iris. Il n’était pas beau lui-même, mais ses yeux avaient une couleur splendide, sortent d’émeraudes sur un visage marqué par l’adolescence et la fatigue. Le jeune homme restait immobile, comme si ça le protègerait de ces pas qui approchaient maintenant assez près pour que la personne puisse le voir.
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Muni'Mura
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MessageSujet: Re: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitimeLun 25 Mai - 11:36

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Aisashaell Leiin
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MessageSujet: Re: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitimeLun 1 Juin - 22:36

La jeune femme avait le cœur libre à cet instant, légère elle flottait presque dans l'herbe fraiche du matin qui mouillait ses chevilles et ses ballerine de cuirs. Sa marche zigzagante était souple et contrôlée et quelques fois elle tournoyait le sourire au lèvre pour voir un oiseau s'envoler ou tout simplement regarder le ciel. Ses pupilles se régalaient du monde qui l'entourait, pas de rues sales ni de nobles austères, juste le bleu naissant du ciel, son rosée et la nature. Elle respirait à plein poumons l'air de liberté qui voguait a travers cette petite plaine improvisée. Elle avait l'impression de se trouver si loin de chez elle, presque dans un rêve où rien n'était difficile, où l'on pouvait vivre simplement du regard, de l'ouïe, de l'odorat, du gout, du toucher...
Elle aperçut au loin quelque chose, une ombre insolite ici, qui produisait un bruit claquant, amusant à son oreille. Elle hésita à y aller simplement. Elle ne voulait pas déranger, surtout si celui ou celle qui jouait de cette musique ressentait la même chose à ce moment. Elle se dirigea quand même dans cette direction.
Elle arpentait toujours la petite distance qui la séparait du phénomène avec insouciance et bonheur de vivre. Sa vie n'était pas difficile comparée à certaines autres. Quelque fois elle en avait presque honte. Honte de voir des enfants dans la misères ou battus. Ils ne méritent pas ça, aucun être n'a le droit de retirer à un enfant sa parcelle d'innocence insouciante. Et elle qui était adulte maintenant se prenait encore à rêver. A rêver et à en incommoder bien d'autre. Comme cet homme qu'elle avait bousculé l'autre jour. Elle n'en avait que faire mais lui semblait bien atteint par son attitude et son geste.

Les bruits au loin étaient rythmés presque entrainants et elle se fit emporter doucement par la musique. Ses pas les suivaient sans en rater un, ses cheveux et ses vêtements se secouaient au rythme presque égal de ces pas. Le bruit régulier s'arrêta et elle rit. Elle aimait la vie plus que tout et jamais elle aurait envie de s'y soustraire.
Elle avançait toujours mais ses yeux furent surpris. Au lieu de trouver un magicien elle trouva un homme meurtri, un long bâton à côté. Elle porta la main au lèvre dans une inspiration incontrôlée puis se rua sur l'homme. A quelque mètres de lui elle demanda.

- Vous allez bien ? Que vous est il arrivé ?

Elle se mit à genoux prés de lui et se pencha un peu pour voir son visage. Ses yeux verts la frappèrent. Aisashaell aimait les ambiances, les couleurs, les paysages et ses yeux là sur ce visage tellement meurtri étaient presque des perles rares.
Elle l'observa, il avait l'air perdu et comme vidé. Ses yeux se posèrent sur ses mains et elle eu un mouvement de recul soudain, mais simplement d'étonnement, pas de dégout. Son regard scruta les environs a la recherche d'un éventuel agresseur mais bientôt ils se posèrent sur le bâton à côté d'eux.
elle l'observa un léger sourire aux lèvre, ne voyant pas tout à fait son expression a travers ses cheveux tombant.

-Vous n'arriverez jamais à faire ployer ou tomber un arbre avec une simple branche... Même mon père, surement le plus fort des hommes, n'y arriverait pas...

Elle hésita a relever doucement le menton de l'homme avec sa paume fine mais finalement le fit. Elle observa son visage et malgré sa fatigue, sa colère et sa tristesse distingua le jeune homme qu'elle avait bousculé dans la rue. Il avait eu l'air si gêné et la jeune femme ne voulait pas le mettre dans un embarra comme celui dans lequel il s'était retrouvé l'autre fois. Alors pour pas qu'il ne se sauve elle enserra ses épaules de ses bras et lui chuchota doucement.

- Vorant ne t'a pas oublié, pas plus que les autres dieux, j'en suis peut être la preuve, qui sait ? N'ai pas peur de moi, je ne suis pas là pour juger quoi que ce soit, ni qui que ce soit...
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Krall Veinefer

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MessageSujet: Re: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitimeMer 3 Juin - 15:52

Krall releva difficilement la tête lorsqu’une main l’obligea à regarder le visage de cette jeune femme qu’il avait rencontré quelques jours plus tôt… Rencontrer était une façon de voir le curieux échange qu’ils avaient entamé juste après qu’elle l’est bousculée sans faire attention alors qu’elle observait les maisons du quartier où il faisait livraison des œuvres de son père. On ne pouvait pas vraiment dire que ça avait été une heureuse rencontre. L’adolescent plongea ses yeux verts embrumés de tristesse et d’aigreur dans ceux de la demoiselle inconnue qui était venu jusqu’à lui. Après observer ses mains elle lui avait dit qu’il n’arriverait jamais à faire ployer l’arbre sous les coups d’une simple branche. Mais ça n’avait pas été là son projet. Son seul et unique but dans cette entreprise avait été de s’entraîner. Il espérait pouvoir comprendre comment frapper de la bonne manière mais aussi obtenir plus de puissance dans ses manœuvres en développant sa musculature. Il n’avait réussi qu’à se blesser. Elle lui expliqua alors que les dieux ne l’avaient pas abandonné et à vrai dire en cet instant il en doutait. Vorant, puisqu’elle le citait, ne lui avait apporté aucun conseil quel qu’il soit. Encore moins des signes de son intelligence et de sa sagesse, en effet toute sa vie ne lui apparaissait à présent que comme une tentative déraisonnée de trouver sa place en ce monde. Une folie, oui, c’était être fou que de vouloir trouver sa place dans un monde qui ne veut pas de nous. Ce qu’il fallait c’était devenir celui que ce monde voulait qu’on soit. Et il s’y refusait, il ne serait pas le successeur de son père, il n’avait jamais voulu l’être et il ne serait jamais ! Alors que lui restait-il à faire pour pouvoir gagner sa vie ? Poursuivre ses rêves de devenir mercenaire lui permettrait-il de vivre, quand bien même il risquait de mourir par l’épée en accomplissant la tâche d’homme en armes. Le jeune homme prit tranquillement le temps de reprendre son souffle alors qu’il sentait tout son corps se contractait dans une négation de la situation présente. Il ne voulait pas être là, si pitoyable devant une femme qu’il ne connaissait pas. Il ne voulait pas être ce jeune homme qui n’avait ni passé vaillant ni avenir véritable. Il voulait être un autre, ou tout simplement ne pas être. Krall se forçait à respirait calmement, comme s’il avait peur que son cœur ne s’emballe au point de le rendre fou. Finalement il ouvrit la bouche, se décidant à dire quelque chose, comme pour s’oublier, comme pour outrepasser ce chaos dans lequel son âme s’était peu à peu empêtrer.

"Je ne mérite pas l’attention des dieux, ni la tienne, laisse-moi. Lâche-moi."

Il se retourna brusquement et se détourna d’elle pour s’éloigner finalement en tenant ses mains près de son torse, toujours comme s’il protégeait quelque chose qui lui était cher. Il avait l’impression de s’être briser quelque chose, mais sa douleur intérieur était une centaine de fois plus intense que tout ce que son corps pouvait éprouver. Il avait honte, profondément honte. Il savait qu’il devrait aller à l’Eglise pour obtenir des soins, il savait tout autant que les gens de foi n’étaient pas sans porter de jugement sur les laïcs. Il suffirait alors qu’un convalescent le voit et rapporte son état pour que toute la ville sache qu’il s’était brisé les mains contre un tronc. Il serra les dents. A quoi bon avoir honte ? De toute manière personne ne le portait dans son cœur. Personne ne voulait de lui. Même sa famille semblait le voir comme un gêneur. Alors à quoi bon tenter de sauvegarder un honneur que personne ne pensait qu’il avait. Il avait mal, tellement mal. Alors, il crut que quelque chose se brisait. Cette chose si immense, chez infinie chez certains qu’elle semble indestructible. L’espoir. Il fronça alors les sourcils et décida de se rendre jusqu’à l’Eglise, là-bas on le soignerait. Une fois remis à neuf il admettrait pour de bon son destin, celui d’être un bon à rien qui ne servait à personne puisqu’il en était incapable. Alors il vivrait sans ne plus avoir aucun rêve, tout simplement pour avancer jusqu’à sa mort, une mort qu’il appelait presque de ses vœux à présent… Il ne lui restait plus que ça à faire, il sécha ses larmes à l’aide de son avant-bras et s’écarta tranquillement de l’arbre et de la branche qu’il avait utilisée comme arme. Il se dirigea alors vers le centre de la ville, sans prêter attention à la jeune femme qui était venu le rejoindre. Les dieux l’avaient abandonné, il s’abandonnerait lui aussi.
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Muni'Mura
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MessageSujet: Re: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitimeMar 7 Juil - 17:01

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MessageSujet: Re: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitimeJeu 9 Juil - 22:20

Aisashaell prit un air borné. Elle lui venait en aide et lui bafouillait littéralement son sens de l'entraide, de la bonne humeur, de la générosité... De la vie en fait !
Elle ne pouvait le laissait avancer comme ça vers la ville ou il serait regardé de travers. Quelle idée avait il eu aussi de se cogner à une branche et de défier un arbre ? Qu'il était bête et stupide ce mâle !
Toujours tous en train de se défier les uns les autres, de se faire de fausses idées, d'êtres rugueux, rudes et insensibles alors que dans leur cœur ils souffrent !
Ce n'était pas une bête, pas plus qu'un animal ni un gnome putride ou un troll laid comme ses semblables. Quel sale môme ! Elle aurait pu lui sauter dessus et l'étrangler ou encore pire, lui mettre un miroir devant le nez et le briser sur sa tête ensuite, en lui souhaitant sept années de malheur !
Rha il l'exhortait.
Elle prit la branche entre les mains et se releva brusquement... ou pas. A la place d'un branche fièrement soulevée, s'en était une qui avait à peine quitté le sol et qui y retomba brusquement. Les mains d'Aisashaell se ruèrent derrière son dos et le frottèrent énergiquement. Et en plus ses mâles se croyaient tout permis. Elle rejeta un mauvais œil dans le dos du diable en personne en ce moment même.
A la place de la branche elle ramassa une pierre et esquissa un semblant de visée primaire. Elle douta fortement de l'arrivée du projectile sur sa cible mais peu importe.

- Hey face de termite cuite et malade ! Tête de morue à écaille vertes !

Elle se lança vers lui tout poings sortis et s'il ne ripostait pas, elle allait le "cogner". Sa force en défaut ne l'amochera pas bien plus qu'il ne l'était déjà... Mais en furie elle pouvait faire mal sur le coup. Elle avait conscience que s'il se battait également elle allait se retrouver avec ecchymoses et autres joyaux bourrins et festifs de ces mâles embaumés par la frénésie de l'alcool. Et si il ne se retournait pas; elle s'agripperait à son dos comme une sangsue, il s'épuisera bien vite ainsi ! En fait ce qu'elle faisait la faisait rire intérieurement. A voir maintenant comment il allait réagir...
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Krall Veinefer

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MessageSujet: Re: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitimeVen 10 Juil - 17:46

Encore une femme qui se ruait vers lui dans le but de l’attaquer. N’était il donc bon qu’à ça ? Être la cible de leur fureur ? Il se le demanda un instant avant de répondre tranquillement par l’affirmative. Oui, il n’était bon qu’à ça. Pas besoin de se poser de questions, il ne savait rien faire et ne méritait qu’une chose, qu’on le haïsse, c’était sans doute ce qu’elle devait faire. Il continua à marcher sans se retourner, déterminer à aller au devant de l’avenir terne et inutile qui l’attendait. Qui était-elle ? La fille qu’il avait vue l’autre fois et qui l’avait fait tomber lorsqu’il tirait la carriole de son père. Elle savait donc qu’il n’était bon à rien et qu’il n’avait rien de vaillant. D’ailleurs en cet instant même il était évident que c’était le cas. Se fustigeant d’avantage il sentit qu’il allait craquer de nouveau mais réussit à résister… Ce ne fut qu’après quelques instants alors qu’elle se jetait sur son dos et qu’il passa à deux doigts de s’étaler sur le sol qu’il céda. Déglutissant avec difficulté il éclata soudain en sanglot alors qu’il tombait à genou, épuisé, incapable d’avancer alors qu’elle l’agrippait. Les mains en sang il ne pouvait s’en servir pour se défendre et échapper à son emprise. Pas plus que pour continuer à avancer au sol ce qu’il aurait sans doute tenté de faire comme le misérable insecte qu’il était. La vie était trop difficile pour lui, il n’était pas assez résistant pour vivre ainsi… Il ne pouvait que subir sans jamais réussir à se redresser, il ne pouvait jamais faire face. Non, la force lui manquait comme le reste. Krall se trouvait pathétique en cet instant, plus que tout ce qu’il avait jamais connu. Même le bétail qui avançait tranquillement vers l’abattoir avait plus de dignité que lui. Il essaya de la dissuader de le retenir et de le brusquer mais ses paroles s’embrouillaient dans ses sanglots et ses larmes furent de plus en plus amères. Il toussa, ayant du mal à trouver sa respiration dans la tristesse. Il ne se débattait même pas, trop éreinté pour ça. Terrassé par une inconnue qui n’avait rien d’une combattante il se trouvait presque encore plus misérable. La tête baissée il n’en finissait pas de pleurer sur son sort, incapable de s’élever au dessus de ces nuages furibonds qui le contemplaient de toute leur noirceur. Il sentait les éclairs de la fatalité s’abattre sur lui, son âme prisonnière d’une cage faite d’incompétence. Son cœur était pénétré de multiples épines amères. Ses larmes étaient faites d’un élixir capable de faire renaître toutes les souffrances. Son esprit était hanté de milles fantômes. Les réprimandes de son père, la honte qu’il inspiré parfois à sa fratrie, son incapacité à accomplir les actes qu’on avait tenté de lui enseigner. Il revoyait tout, les moqueries, les paroles pleines de pitié. Le monde qui tantôt n’avait que faire de son existence et le reste du temps semblait vouloir la réduire au maximum. Les Dieux qui ne lui venaient jamais en aide. Le coup du sort qui avait fait qu’on l’appelle Krall, lui qui était un incorrigible poltron. Fallait-il vraiment que le monde soit aussi injuste avec lui ? Et était-il vraiment injuste ? Il se le demandait à présent. Après tout qu’avait-il fait pour Muni’Mura ou même pour l’Empire ? Rien, jamais rien. Normal qu’on ne lui rende rien. Mais avait-il seulement eu la possibilité de faire quelque chose ? Non, jamais… Alors pour ses amis ? Il n’en avait pas vraiment, qui voudrait d’une personne aussi geignarde comme copain ? Personne sans doute… Sa famille alors ? Il avait toujours été à l’écoute de sa fratrie, mais n’avait jamais pu leur donner de conseil avisé. Sa mère, pas grand-chose à dire sur leur relation, depuis qu’il avait appris à marcher leurs relations étaient très limitées. Son père ? Il n’avait pas le droit de s’approcher de la forge lorsqu’elle était allumée et même lorsqu’elle était éteinte si son père n’était pas là. Il l’aidait à livrer mais ça s’arrêter bien là. Il ne travaillait pas, n’apportait pas de nourriture ou d’argent. Il était une sorte de boulet qui ralentissait l’évolution de la famille, puisqu’il n’était qu’une bouche à nourrir qui n’apportait rien d’autre qu’un peu de main d’œuvre parfois. Non, ce n’était pas l’injustice mais bien la justice qui le foudroyait ainsi ! Jamais il n’avait fait quelque chose pour les autres, alors personne n’avait rien à lui donner. Il avait souvent prié les Dieux, mais pour qu’ils lui viennent en aide, pas pour leur rendre hommage ou pour leur apporter des offrandes ! Alors ? Alors il n’était qu’un insecte et ça serait sans doute à jamais le cas. Alors il était là, à genou, une inconnue luttant contre lui et lui incapable de se défendre. Alors il était pitoyable et en avait conscience, et sa vie ne lui semblait plus la peine d’être vécu dans l’espoir. Alors il acceptait la fatalité et ne cherchait plus à lutter pour un avenir meilleur. Alors il comprenait qu’après s’être fait soigné il resterait dans le rang, aiderait encore son père et lorsqu’il serait jeté à la rue il serait… Mendiant. Oui, c’était ça la finalité, vivre à jamais au crochet des autres. Il serra les dents et bien il en serait ainsi et peu importe. Ses larmes cessèrent enfin de couler mais sa voix était encore brisée lorsqu’il lança à la demoiselle aux cheveux roux :

"Fais ce que tu veux, bats-moi si tu le souhaite… Je partirai ensuite."
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MessageSujet: Re: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitimeVen 10 Juil - 20:37

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MessageSujet: Re: Petit Matin   Petit Matin I_icon_minitime

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