Livraison Inachevée.

Cel’Hest travaillait beaucoup en ce moment, la ville était en pleine ébullition après la décision de l’empereur sur la fabrication d’une arène. Elle se demandait à quoi cela pouvait bien servir, sa grand-mère avait tenté de lui expliquer mais elle ne comprenait pas à quoi servait de se battre huer ou applaudit par la foule. Ce théâtre de violence était tellement apprécier. Elle n’arrivait vraiment pas à cerner les envies des gens. Il était presque tous partisans de l’église et avait au moins une divinité préféré. Mais peu de personnes a part les mercenaires, les gardes et les guerriers en tout genres ne prier le Dieu de la guerre.


Cel’Hest avait à amener une lourde cargaison d’eau sur le chantier de l’arène, elle ne faisait que rendre service aux bâtisseurs et espérer un peu de gratitude de leur part. Peut être lui donnerait-il un petit peu d’argent pour la récompenser. Elle ne pouvait que s’imaginer cette douce image des bâtisseurs travaillant durement sur le chantier, leurs visages dégoulinant de transpiration. ‘’Beurk c’est répugnant’’ elle se dit. Mais la suite l’était un peu moins quand ils la verraient arriver avec l’eau quelle transportait, leurs visages s’éclairciraient. Elle aimait penser qu’elle était utile à cette ville.


Elle n’avait que la moitié du chemin et elle commençait déjà à avoir mal aux épaules. Les outres qu’elle portait étaient vraiment très lourdes, le départ du voyage avait été facile mais maintenant elle se rendait bien compte qu’elle avait trop enthousiasmé par l’idée de rendre service aux gens. Quelle grossière erreur, maintenant elle ne pouvait plus avancer, les outres lui faisaient bien trop mal aux épaules. Elle les posa au sol et se reposa un petit peu. La petite ruelle qu’elle avait empruntée était pratiquement vide. Seul quelques personnes allaient et venaient. Cette journée s’avéra difficile, il ne fallait pas qu’elle attende trop. Mais elle décida de faire une pause. Elle s’assit sur une marche d’un porche d’une maison, puis attendit ici. Elle espérait ne pas rencontrer de voleur dans cette petite rue.

Un homme s’approcha lentement dans la ruelle, il était grand de taille mais pas assez pour être un Fraon. On ne voyait pas son visage et à peine sa silhouette tant le lourd manteau de voyage qu’il portait masquait son identité. Il semblait assez imposant au premier abord et la longue épée qui pendait à son flanc n’était pas là pour rassurer les gens quant à sa faculté à être redoutable. Il marchait d’un pas lent et sûr, n’hésitant pas à écarter les gens qui se trouvaient devant lui afin d’avancer. Il avait toute l’assurance d’un être important et pourtant cette capuche qui empêcher de savoir qui il était laissait à penser qu’il ne voulait pas être reconnu. Peut-être un bandit de grand chemin ? Aucun moyen de le savoir, quoi qu’il en soit lorsqu’il arriva devant le porche où s’était installée la jeune Pyrarque, il s’approcha d’elle.

"C’est de l’eau que tu transportes, petite ? Je peux en avoir ?"

L’homme marche en direction de Celhest. Elle avait déjà pensé aux possibilités de rencontrer un voleur, la criminalité était présente dans la ville et les autorités se préoccupaient moins des voleurs et contrebandiers que de ceux qui semblaient être hérétiques à ‘’l’essaim’’.La mort était toujours la sanction pour avoir été un hérétique. Celhest se dit qu’elle ne devait faire aucun écart, elle n’aimait pas le pouvoir en place mais devait se garder de toutes réclamations.


Il n’y avait aucune chance qu’un garde ne passe dans cette rue. Elle espérait avoir affaire au pire à un voleur, il n’en aurait qu’à ses objets de valeurs, elle pouvait trouver pire mais elle ne voulait pas y penser.


Il n’était plus qu’à quelques mètres d’elle, il se dirigeait bien vers elle. Elle devait se préparer à toutes possibilités d’agressions, elle serrât fort ses poings. Son cœur battait la chamade, elle ne saura pas comment réagir dans une telle situation. Lhomme est arrivé à son niveau, elle s’attendait à un e telle attaque. Mais une situation tout autre se déroula, l’homme à la place de l’attaquer lui posât une question : ‘’ C’est de l’eau que tu transporte petite ? Je peux en avoir ? ‘’


Cette demande surpris Celhest, elle ne s’attend pas à une question. Elle tremblait de tous son corps. Es-ce qu’un voleur pose des questions avant de prendre les objets désirés. Elle voulait lui répondre, elle réfléchit donc à un moyen de pouvoir le faire. Elle ouvrit l’une de ces outres et montra son contenu à la personne face à elle. Elle lui tend l’outre. Elle espérait que celui-ci ne voulut qu’une gorgée d’eau, et même si il vidait l’outre elle ne lui en voudrait pas, elle préférait donner son eau à un inconnu que se la faire voler.

Il prit tranquillement entre ses mains gantés l'objet qu'elle lui tendait et le porta jusqu'à sa bouche. Là il se mit à boire trois longues gorgées sonores avant de baisser le récipient, il en fit bientôt de même avec le capuchon de sa lourde cape, révélant à la jeune Pyrarque le gris de ses yeux et le noir de jais qui caractérisait sa chevelure tirée en une longue queue de cheval assez haute. Son cou était marqué d'une large cicatrice qui lui remontait jusque derrière l'oreille gauche. Posant son regard couleur d'acier sur celui de l'adolescente muette, le fier homme laissa apparaître un sourire à moitié moqueur et lui lança de sa voix si sombre :

"Mais voyons, petite, ce n'est pas de l'eau que tu portes mais du vin."

Il renversa alors tranquillement le liquide que contenait sa gourde, et de fait ce fut une boisson couleur bordeau qui s'en échappa pour se jetait sur le sol. Or elle ne pouvait s'être trompée, elle le savait et en était certaine, c'était de l'eau qu'elle avait transporté durant tout ce temps et non du vin. Cet homme avait donc changer le contenant, mais quand et comment aurait-il pu ? Un mystère que gardait en secret la magie.

Elle avait fait un long chemin et était sur qu’elle transportait de l’eau car c’est elle-même qui avait rempli les outres. Quand cela aurait put arriver, personne d’autre avant cette personne n’avait touché ou goûté à l’eau de ses outres. Avait-elle rencontré sur le passage un mage qui aurait changé son eau sans le savoir en vin, mais ceci semblait impossible, les gardes ne cessaient de traquer et tuer tous sorciers ou menace que la magie représenter à leurs yeux. L’homme qui était en face d’elle souriait, se pouvait-il que se soit lui-même qui est changé cette eau, cela semblait impossible, elle n’avait entendu aucune incantation ni même de signe incantatoire. Serait-il un mage puissant pour réussir un telle tour sans le moindre geste ni parole. D’après son âge il ne pouvait en être ainsi, le stéréotype voudrait qu’un grand mage porte une longue barbe blanche et un long bâton, alors que l’homme en face d’elle n’était pas particulièrement vieux, ne portait pas de barbe ni de bâton, la longue cicatrice pouvait montrait que l’homme avait de l’expérience en combat mais non en magie.


Cel’Hest ne savait comment réagir devant une telle situation, elle était autant surprise que ne pouvait l’être l’homme devant elle. Le manque de parole était vraiment très handicapant, même si des fois elle pouvait se réconforter en se disant qu’elle ne mentirait jamais de sa vie ni ne dirait de sottises. Elle prit une autre de ses outres l’ouvrit et vida son contenu au sol. Et encore plus surprise, c’était bien de l’eau qui en coulait, comment cela se fait-il ?


Maintenant elle était sur que l’eau qui était en face d’elle était un mage mais comment lui montrait qu’elle avait compris. Elle le regarda en haussant les sourcils et le montra du doigt en espérant qu’il comprendrait qu’elle avait découvert son secret. Puis elle réfléchit et remis rapidement sa main sur son flanc. Elle avait peur que maintenant qu’elle savait le secret de cet homme, il ne la manipule ou torture pour être sûr qu’elle ne le révèle à personne.

Il hocha tranquillement la tête avec un large sourire sur le visage. Comme elle l’avait deviné il s’agissait bien d’un mage. Il tendit alors tranquillement la main vers le sol et attrapa l’une des outres. Alors elle put voir le sol s’asséchait tandis que le récipient gonflait au fur et à mesure que le liquide le remplissait. Le mage lui tendit ensuite l’objet tout en la regardant droit dans les yeux. Il semblait qu’elle soit bel et bien en face d’une personne dont les dons surpassés ceux du commun des mortels. Selon l’Eglise, employer la magie en dehors des prérogatives de la Sainteté était un péché et lesdits pécheurs devaient être conduits comme des animaux. On devait les mettre au fer et les jeter à l’assaut de l’ennemi en cas de guerre, sans aucun état d’âme, car ils étaient mauvais pour agir de la sorte.

"Petite, j’ai fait un long voyage, j’ai besoin de me reposer. Est-ce que tu aimerais entendre mes récits pendant que je me repose ? Ca sera ma monnaie d'échange contre ton eau."

Elle ne sentait plus que son cœur, elle avait été fatiguée mais elle n’arrivait même plus à savoir pourquoi elle s’était arrêtée dans cette rue. Elle avait peur, elle ne savait pas comment se comporter devant un magicien, elle ne savait pas tout l’étendu de ses pouvoirs. Elle le regarda et son visage ne montrait aucune forme de méchanceté ce qu’il la réconforta un petit peu. Elle ne savait rien de la magie mais elle comptait bien en apprendre un maximum. Quelles pouvaient être les possibilités de cette étonnante science ? Le chemin allait être difficile elle le savait. Elle vit le regard de cet homme croisait le sien et tous son corps fût envahie d’un flux froid et un frisson s’en suivit. Il avait compris qu’elle-même avait compris et ne s’en souciait guère. Il se baissa ramassa une outre, elle baissa la tête l’eau qui avait coulée au sol avait disparu et quand il lui tendit l’outre elle était rempli comme l’eau n’avait jamais coulé. Voilà donc ce que peut faire la magie.


Il la regardait droit dans les yeux et elle ne pouvait pas s’échapper de cette emprise, puis elle vit sa bouche commençait à s’ouvrir pour prononcer : ‘’ Petite, j’ai fait un long voyage, j’ai besoin de me reposer. Est-ce que tu aimerais entendre mes récits pendant que je me repose ? Ca sera ma monnaie d'échange contre ton eau. ‘’


Elle n’aurait jamais pensé qu’un tel homme puisse vouloir se conter ses aventures à elle, au moins pouvait-il être sûr qu’elle ne répètera nulle part. Il lui fît un signe d’acquiescement avec sa tête, elle était sûr qu’elle allait apprécier les récits de ce magicien, rien ne pourrait la captivé plus qu’un récit de magicien. Elle avait hâte de tous savoir sur ce mystérieux personnage.

Il lui sourit tendrement alors qu’elle acceptait de l’écouter. La regardant droit dans les yeux il s’assit à côté d’elle et bientôt levant un bras, tenant sa cape de voyage de manière à ce qu’elle seule puisse voir la main qu’il leva entre eux deux. Sur la paume de sa main elle put alors voir apparaître un petit portrait.

"Tu vois ce petit, c’est mon fils tel que je m’en souviens. Il avait quatre ans la dernière fois que je l’ai vu il y a de ça onze ans. Tu te demandes sans doute à quel âge je l’ai eu. Quinze ans, sa mère en avait autant. Dire qu’aujourd’hui il doit avoir plus de la moitié de mon âge. Ca me fait bizarre. Sa mère était une femme de la cour impériale, une cousine de l’empereur. Lorsqu’il est né mon enfant était normal, mais bientôt il s’est montré doué pour la magie.

A trois ans il savait parlé mais aussi lancé des sorts très faibles. C’est parce que je l’ai élevé comme un mage, une chose qu’on a normalement pas le droit de faire. Chaque jour je le mettais au contact de la magie et la lui enseignait comme on apprend la marche à un nourrisson ou la nage à un enfant. A quatre ans, il était tellement fier de lancer le prime sort qu’il l’a montré à sa mère. Elle m’a quitté le jour même. Le mois suivant j’apprenais que mon enfant été envoyé dans un monastère pour y grandir dans la foi des Dieux.

Voilà l’image que les religieux ont de la magie." Sur sa main la représentation changea. "Pour eux nous sommes au centre, dans la réalité, et nous la déformons. Selon eux, si on laisse les mages agirent à leur guise, la réalité sera déformée de telle manière qu’elle sera détruite. Selon eux nous renions les Saints Ecrits en agissant de la sorte, mais ça n’est pas le cas. Nous nous contentons d’employer une chose que nous maîtrisons, comme le forgeron qui fait d’une tige de métal une lame.

Quoi qu’il en soit mon fils a été enlevé et je me suis mis en quête de le retrouver depuis ce jour. J’ai donc d’abord été au monastère, mais j’ai été repoussé par une puissante garde. Une amie à moi m’a aidée à me remettre de mes blessures. Lorsque je fus de nouveau sur pied, sachant que j’avais évité de justesse la geôle, je décidé d’agir d’une manière plus détournée. Finalement j’arrivais à infiltrer le monastère en me faisant passer pour un moine. Mais une fois à l’intérieur j’appris que mon fils n’y été plus.

Voilà onze ans que je le cherche, j’ai fait appel à des mages, des religieux, des paysans, des soldats, des détectives, personne n’a été en mesure de m’aider. Ce n’est que récemment qu’un enfant qu’on dit capable de lire l’avenir m’a dit que là où siège le Saint Pouvoir mon fils se trouve. Je suis donc revenu dans le Saint Empire de Kannak, bien décidé à retrouver mon fils à Muni’Mura.

Ma vie ces derniers temps a été difficile et je pense qu’elle s’achèvera bientôt. J’ai épuisé beaucoup d’énergie et de temps à trouver mon fils et je pense que je ne serai plus capable de faire face à une bataille. Je finirai donc mort ou emprisonné si je ne parviens pas à vaincre."

Il la regarda de nouveau.

"Petite. Avant que je ne risque de quitter ce monde, j’aimerai apprendre la magie à nouveau à quelqu’un… Quelqu’un qui ne serait pas de l’Eglise."